vendredi 1 août 2008

Censure et pollution aux Jeux olympiques

Une caricature truculente de Garnotte (Le Devoir, 31 juillet 2008, p. A6) qui réinterprète le slogan publicitaire d'une compagnie de télécommunication d'ici à la chinoise.

La pression qui s'accroissait sur le gouvernement chinois l'amène à relaxer un peu la censure qu'il exerce sur l'Internet, et ce n'est pas la lumineuse caricature de Garnotte à qui on doit ce fait. À l'obtention des jeux, Pékin s'était engagée à faire progresser la cause des droits humains comme la liberté de parole. Cependant, à moins de dix jours des jeux, l'État réitérait avant-hier qu'elle allait maintenir interdite, même pour les journalistes étrangers, les pages qui concernent le mouvement falun gong, la cause tibétaine, des médias étrangers comme la BBC ou de grandes organisation non-gouvernementales comme Amnistie Internationale. Des dénonciations de l'inaction du Comité international olympique dans ce dossier se sont faites entendre. On apprend aujourd'hui que le gouvernement chinois revient en partie sur sa décision et ne limitera pas les journalistes olympiques à la stricte couverture des disciplines sportives plutôt que de rendre un portrait plus complet de la culture, de la société et des pouvoir en Chine. Heureusement.

La liberté de presse est un principe primordial à nos yeux occidentaux. Il vient en contradiction avec la volonté de l'État chinois de présenter une image d'unité et de nouvelle puissance mondiale. Si on a raison de s'en indigner tout comme de l'utilisation de la peine de mort, de l'emprisonnement arbitraire et des exils forcés contre les opposants au régime; il ne faudrait pas penser qu'une tradition démocratique peut s'établir en Chine en l'espace de quelques semaines. En fait, les premières réformes économiques en Chine sont survenues en 1978. À l'époque, Montréal venait d'accueillir deux ans plus tôt ses propres jeux. L'excellente émission « Tout le monde en parlait » de Radio-Canada rappelait cette semaine comment avait procédé le gouvernement municipal pour nettoyer la ville de ses marginaux: les pauvres, les itinérants et les homosexuels, le sujet du documentaire. Nous qui affichons aujourd'hui nos airs vertueux n'avons pas mieux agi que la Chine en même circonstances. Au rajout, on se rappellera que la peine de mort n'est abolie que dans douze des 50 états de nos voisins et amis américains, qu'ils ont recours à la torture à Guantanamo et ailleurs depuis 2001, et qu'au Canada, le gouvernement de Stephen Harper tarde à rapatrier Omar Kader malgré le fait qu'on sait qu'il a subi ce châtiment alors qu'il n'était encore qu'un adolescent. De quoi faire réfléchir.

Cela ne doit pas nous empêcher de réagir quand le South China Morning Post, un journal contrôlé par l'État chinois, rapporte que les policiers vont demander aux bars de ne pas servir les noirs et la population de Mongolie à l'occasion des jeux. Il s'agit de trouver le ton juste, plus humain, moins moralisateur, dans nos luttes. De tout mon cœur j'espère revoir des manifestations de masse en Chine comme en 1989 à l'occasion des événements de la place Tian'anmen. Certes elle fut réprimée dans la violence mais c'est sans doute pire pour les dissidents isolés qui courent trop de risques. Plusieurs exemples récents d'action concertée sont plus heureux: l'Ukraine, le Zimbabwe, et dans une moindre mesure, celle des moines birmans portera certainement un jour ses fruits.

Outre la censure, la pollution atmosphérique provoque beaucoup d'émoi à l'approche des JO. Il s'agit d'un autre dossier à surveiller.

Le stade olympique de Pékin dans le smog.

Pour aller plus loin: Le Monde. « L'explosion du Web en Chine est un défi pour les autorités ». Le Devoir, 02 août 2008.

mercredi 30 juillet 2008

Tennis: Dubois cause la chute de la 12e favorite

C'est une si belle histoire! La Lavalloise de 21 ans Stéphanie Dubois, 95e joueuse mondiale, réédite son exploit d'atteindre la ronde des 16 au 3e tour du tournoi de Tennis de Montréal comme elle l'avait réussi en 2006. Dubois l'a emporté aujourd'hui contre Maria Kirilenko, 20e au monde 6-2, 2-6 et 7-3 au bris d'égalité de la 3e manche.

J'adore le sport mais la victoire d'aujourd'hui avait quelque chose de plus. Alors que Dubois tirait de l'arrière au 3e set, l'analyste Hélène Pelletier a dit, rassurante: « tout est en place pour que Stéphanie connaisse une belle journée dans sa vie », et c'est arrivé. C'est une des rares fois où à l'écran la joie m'a mis les larmes au bord des yeux. Ooah!

Rds.ca conserve quelques images vidéo du match.

Les succès de la jeune québécoise s'ajoutent à ceux de sa compatriote Aleksandra Wozniak qui battait Serena Williams puis Marion Bartoli pour remporter le tournoi de Stanford en Californie il y a deux semaines.