jeudi 14 août 2008

Le cessez-le-feu russe se fait attendre en Géorgie

La Géorgie est un pays du Caucase, elle est ainsi située à la rencontre de l'Europe, de l'Asie et du Moyen-Orient et a pour voisins l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Turquie et surtout la Russie. Comme bien d'autres, la Géorgie fut sous domination russe de 1921 à 1991 pendant le régime soviétique. Depuis que Moscou a refait fortune avec le pétrole et le gaz à la fin des années 90, la Russie est de retour au plus fort du jeu d'influence international et des prétentions territoriales. Elle menace à nouveau aujourd'hui l'indépendance de l'ancien satellite géorgien en organisant les mouvements séparatistes dans deux parties de la Géorgie appelées Abkhazie et Ossétie du Sud, à plus fortes concentrations russes, qui se rattacheraient alors à la Russie.

Le 7 août, à la veille de l'ouverture des jeux olympiques, le président géorgien Mikheil Saakachvili envoya son armée occuper le territoire ossète pour y casser le mouvement dissident pro-russe. C'est alors que la Russie dirigée par la paire Poutine-Medvedev a répliqué avec la leur dans les deux provinces géorgiennes mais aussi en mer et dans les villes de Tbilissi et Gori (pourtant à l'extérieur de l'Ossétie du Sud), en dépit du cessez-le-feu qu'a aussi signé la Russie lundi, à l'initiative de la France. L'offensive a même écorché des sites Internet gouvernementaux géorgiens! Nous sommes donc devant une véritable guerre, ouverte sur plusieurs fronts, dans laquelle aucune convention internationale qui doit habituellement avoir cours en pareil conflit n'est respectée. Les enjeux sont l'intégrité territoriale géorgienne et ses sympathies pour l'Occident contre les volontés de puissance et le contrôle des corridors gaziers et pétroliers sous-terrains que veut se garantir la Russie, peu importe le prix.

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Poutine réclame la démission de Saakachvili. 56 000 Géorgiens ont fui leurs demeures, de peur de l'armée russe et des pilleurs qui les accompagnent, 300 sont morts. Il fallait aussi voir les journalistes de la télévision de Radio-Canada se faire menacer par un homme armé d'un pistolet qui leur a ensuite volé leur camionnette de reportage sous l'œil indifférent des soldats russes. Quand on regarde les représailles israéliennes disproportionnées contre le Liban en 2006 et maintenant celles d'une Russie complètent opportuniste, on se doit de regretter que le nombre de conflits armés sur Terre, s'il a diminué depuis 30 ans, connaisse encore des soubresauts.

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