Ça brasse dans les capitales que sont Québec et Ottawa. Pendant que Stephen Harper, le premier ministre du Canada, a retardé d'un mois le retour des députés en prorogeant le Parlement pour pouvoir écrire un nouveau discours du trône qui ciblera des priorités neuves dans l'espoir de séduire l'électorat; Jean Charest, le premier ministre du Québec, a dû sacrifier deux de ses proches conseillers pour apaiser la grogne de ses députés.
La série télé Bunker le Cirque (Luc Dionne, 2002) ou des livres comme Le Tricheur et le Naufrageur (Jean-François Lisée, 1994-1995) ont illustré l'une par la caricature, l'autre par l'histoire combien l'arène politique peut être sans merci, à quel point les débats peuvent être orageux derrière la belle unanimité affichée par un parti. C'est le cas ici.
Encyclo: 2007 et 2006 ont vu l'élection de gouvernements minoritaires au Québec ainsi qu'au Canada, c'est à dire que les partis au pouvoir n'ont pas su obtenir la majorité des sièges en jeu et qu'ils doivent donc s'associer à d'autres formations politiques pour pouvoir faire accepter leurs projets de loi. S'ils n'y parviennent pas, de nouvelles élections sont convoquées. Au pays, les gouvernements minoritaires sont rares.
Le Devoir de mercredi dernier relatait que depuis la quasi-défaite de Charest aux élections de l'an dernier, les intentions de vote en sa faveur qui demeurent très basses provoquent beaucoup d'insatisfaction dans son parti. C'est dans ce contexte que le directeur du cabinet du premier ministre et son directeur des communications ont annoncé leur départ.
Les vedettes du parti comme Jean-Marc Fournier auront sans doute leur mot à dire dans la nomination de leurs successeurs.
Pendant que la machine à rumeur commence à faire des prévisions quant à la date du départ de Charest lui-même, celui-ci se cantonne à dire que son leadership n'est pas remis en question et qu'il entend mener les troupes libérales à la victoire lors des prochaines élections, que les dossiers du développement durable, du développement économique et régional, que la question de l'identité ainsi que les relations interprovinciales seront ses priorités de l'automne. Le premier ministre a également évoqué qu'il serait bon que le Québec connaisse une TRÊVE ÉLECTORALE l'an prochain (??!) pendant le 400e anniversaire de Québec. Ce dernier argument est loin d'avoir convaincu les journalistes ainsi que les partis d'opposition. Nous en reparlerons.