lundi 10 septembre 2007

Contre l'État inerte

Le quotidien Le Devoir publiait ce matin la montée aux barricades de Marc Chevrier, professeur de sciences politiques à l'UQAM contre ce qu'il nomme l'État inerte, l'attitude de plus en plus fréquente des gouvernements québécois et canadien de s'en remettre à des commissions d'enquête (la Commission Taylor-Bouchard sur les pratiques d'accomodements raisonnables, par exemple) plutôt que d'exercer le pouvoir comme il a été élu pour le faire.

Selon M. Chevrier, ceci « signale la démission du pouvoir au regard de ses responsabilités profondes, (morales,) éthiques et politiques ». « Dès qu'une question complexe surgit, on s'interdit d'en débattre sur la place publique et on remet le dossier (...) dans l'espoir que la question va s'effacer. Il y a là l'évident laisser-faire moral d'un État minimal, (...) sans subtance éthique ou politique ».
J'avoue trouver cette réflexion très porteuse. Ne sommes-nous pas en droit d'avoir des gouvernements qui ont le courage de leurs idées ou bien est-ce que tous nos élus aiment tellement le pouvoir qu'ils préfèrent gouverner selon les idées populaires dans les sondages et éviter de se mouiller? Qu'en pensez-vous?

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Les commissions d'enquête (que j'aime appeler les « sous-traitants politiques) sont, en effet, de plus en plus présentes et influentes. Et puisqu'on vit dans une démocratie, on ne devrait donner un dossier aussi important que celui des accommodements raisonnables (par exemple) à une poignée de gens, alors que le fléau (pardonnez le terme) est d'envergure nationale. Pourquoi ne pas interroger la population, demander l'avis des gens ? Après tout, c'est de la population dont il est question ici, et non de la bureaucratie.

Le prof en histoire a dit…

Donner la parole aux gens, c'est ce que feront MM. Bouchard et Taylor. De là naît la critique de Chevrier: celui-ci voudrait que les gouvernants assuments leurs opinions et ne livrent pas chaque fois un sujet litigieux aux sous-traitants politiques, que tu nommes à juste titre.

Anonyme a dit…

Oui, désolé d'avoir un peu déraillé du propos. Je viens effectivement d'apprendre qu'il y aura des forums impliquant les citoyens. Merci !

Le prof en histoire a dit…

...une erreur de taille infime compte tenu de la qualité générale de ta réponse très cohérente.

Anonyme a dit…

Je crois effectivement que le "chef" devrait être en mesure de prendre des décisions par li même et non seulement léguer les problèmes à ses ministres. Par contre, tout dépent du type du problème. Par exemple, un problème d'envergure environnementale pourrait être mieux traitée par le ministre de l'environnementque par le premier ministre, puisqu'il est davantage au courant de son domaine. Cependant, on ne doit pas imposer les décisions du premier ministre! D'un côté le premier ministre doit être capable de décider vers quoi il s'enligne, mais doit également avoir de l'intérêt pour l'opinion des citoyens, afin qu'on ne recommence pas une histoire comme celle du Mont-Orford! Qu'en pensez-vous?

Le prof en histoire a dit…

Merci de tes propos Vanessa. L'idée de Chevrier favorise le rehaussement du niveau de responsabilités des élus en général, comme tu l'entends avec ton exemple du ministre de l'environnement.

Le cas du Mont Orford s'inscrit dans un autre registre: la dilapidation du patrimoine public à la faveur des amis du parti dont il faut graisser la patte pour les récompenser de services rendus dans le passé. Personne ne saurait se réjouir de cela sauf les graissés et les graissants eux-mêmes. Nous serons d'accord j'en suis sûr, le chef fort qui décide doit le faire en vue du bien collectif et du développement durable. C'est aussi cela assumer les responsabilités inhérentes au pouvoir.

Anonyme a dit…

Premierement, Vanessa a évoqué la responsabilité du ministre de l'environement, et je trouve ahurissant que des personne sans aucune compétance dans le dommaine s'occupent de domaines aussi important que l'environement qu'on laissent au générations futures qui devront en payer le prix durant des centaines d'années, bien-sûr, su on se rend la. Des personnes comme M. Dion (je lui demande pardon mais c'est la premiere personne qui m'est venue à l'esprit) ne devraient s'occuper que de ce qu'ils connaissent. Sinon ca revient à donner les cléfs d'une Formule 1 à quelqu'un qui n'a même pas de permis de conduire: c'est courir de très grands risques.

Mais venons-en au vif du sujet. Je crois que les cosultation publiques son utiles et mêmes nécéssaires. Cependant, ils ne faut pas que les résultats restent sur une tablette et encore moins qu'on s'y remmette aveuglément.

En conclusion, je crois qu'il faudrait que les députés agissent mais il ne faut pas oublier que l'action pour l'action peut faire plus de tort que de bien.

Le prof en histoire a dit…

Étienne, tu prêtes un rôle aux ministres qui est celui de leurs sous-ministres: voilà les éminences grises des ministères.

Les élus ont un rôle de décision mais il est bien rare qu'ils aillent dans la direction contraire que les gens qui réfléchissent à certaines problématiques depuis des années.