jeudi 20 septembre 2007

Geneviève Jeanson craque

« Ce qui me fait le plus [marmonnement et pleurs], c'est d'avoir menti au(x gens) qui me croyaient », ce sont là les dernières paroles de l'ancienne championne cycliste Geneviève Jeanson, en larmes, au journaliste Alain Gravel de Radio-Canada qui lui consacrait ce soir un reportage d'une heure. Actuellement sous le coup d'une suspension de la Fédération Américaine du Cyclisme pour usage d'un produit dopant appelé EPO, je suis très sensible à son histoire.

Gagnante de nombreuses courses prestigieuses à partir de l'âge de 16 ans, elle avoue aujourd'hui tout en bloc. On a ici le cas d'une femme brisée dont la vie a basculé, qui vit maintenant en Arizona parce qu'elle ne se sent plus bien accueillie ici. Je souhaite vivement que ses aveux lui permettent un jour de rentrer, conscience tranquille. Pour nous qui sommes parfois tentés de prendre comme elle tous les moyens pour nous démarquer, c'est un rappel fondamental des mérites d'une vie équilibrée.

Voir le reportage d'une heure
Voir le résumé du reportage en quelques minutes au téléjournal
(clique sur l'émission du jeudi 20 septembre 2007)

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PS: Je dois bientôt faire une entrée au blogue pour expliquer pourquoi le dollar canadien vaut présentement autant que la monnaie américaine, et quelles en sont les conséquences positives et négatives pour notre économie. Il s'agit définitivement d'un événement important.

PPS: Plus que quelques heures pour le premier vote. Le second portera sur les publicités les plus appréciés à la Tribune lundi midi. Soyez-y nombreux et nombreuses: L1132!

17 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai vu le dossier à la télévision le soir où ils l'ont présenté et je n'en revenais pas! Tout le monde dit que c'était attendu, mais quand même! Je trouve que ça frappe de savoir ça, surtout le fait qu'elle ait commencé à 16 ans! Ce qu'il y a de plus regrettable dans tout ça, c'est l'idée que ça laisse aux jeunes qui voulaient par exemple suivre ses traces... Pour gagner une course on doit se doper? Bravo comme message! Si personne en prenait et tout le monde se limitait à ses capacités, ce serait tellement plus intéressant à suivre! Et ça laisserait des chances aux autres, comme à son éternelle rivale qui restait constamment dans l'ombre de Geneviève, mais pourtant ne se dopait pas elle! (Dans le journal de Montréal de ce samedi pour ceux que ça intéresse!) Qui est responsable dans tout ça? Son entraîneur? Elle? Oui peut-être que l'entraîneur lui en a proposé, mais il ne lui a sûrement pas injecté l'EPO de force! C'est dommage de dire ça, mais le cyclisme est devenu un sport tellement corrompu... Au moins, comme tous les médias le disent, elle a avoué... Et elle est encore jeune, qui sait si elle pourra se reprendre? Espérons le! Qu'en pensez-vous? (désolée de la longueur du message, j'ai lu tous les articles à ce sujet en fin de semaine... :P )

Le prof en histoire a dit…

Dans les années 80, c'étaient la natation et l'haltérophilie qui constituaient les sports aux mœurs les moins propres, jusqu’à ce qu’éclate l'affaire du sprinter canadien Ben Johnson aux jeux de Séoul de 1988 (j’avais 9 ans hehe!).

Nous avons assez bonne réputation depuis: laboratoire mondial sur le dopage établi à Montréal avec des spécialistes comme Christian Ayotte en grandEs détectives, des sportifs d'élite propres comme Charles Dionne et Line Bessette (la vieille rivale de Jeanson dont tu parles) mais toujours des athlètes seront tentés par l'attrait de la gloire… Je me demande à quel point le sport professionnel est lui aussi affecté. Personne ne porte trop d’attention au record de circuits battu par Barry Bonds cet été, et qu’en est-il dans un sport de vitesse, de robustesse et d’agilité comme le hockey ? L’usage de Sudafed comme stimulant est bien connu, mais combien s’injectent pire ? L’EPO serait remarquablement utile à un hockeyeur de pointe…

Quand j'ai écrit mon message, je n'avais pas réalisé combien vous êtes à l'âge où Jeanson a choisi d'être artificiellement surfemme. Es-tu capable de l'empathie nécessaire pour se mettre en selle à sa place?

Le prof en histoire a dit…

...et un autre message pour rire encore des haltérophiles est-allemands ou hongrois!! hahaha! Le bon vieux temps! (( ;

Le prof en histoire a dit…

PPS: Fais des paragraphes Vanessa, Pasteur John en a pourtant fait un point d'honneur!

Anonyme a dit…

En admettant sa culpabilité, elle a démontrer qui'un athlète est capable de se «doper» sans être détecter. Cela m'apporte à réfléchir; Combien y a-t-il d'athlètes qui font comme Geneviève Janson, y en a-t-il beaucoup qui utilisent des produits dopant depuis ler début? Comment réagiraient les gens qui les prennent pour des symbole lorsqu'ils veulent réussir dans les sports? Allons-nous assister à des générations dépendant de ces produit pour améliorer leurs performances? Seul le future nous le dira, par contre il va faloir agir afin d'éliminer les soupçons et les doutes que les gens de notre population peuvent avoir.

Anonyme a dit…

(Oui, pardon pour les paragraphes Pasteur John! :P ) Bien sûr, je ressens énormément d'empathie envers elle, pendant tout le témoignage j'étais même prête à la croire... Seulement, à cet âge là comme tu le dis, nous sommes comment dire... Davantage influençables? Tentables? Peut-être sommes-nous prêt à trop pour se tailler une place parmi l'élite?

Ensuite, le dopage s'utilise en sortes de vagues on dirait... Il suffit qu'un seul participant en prenne, on en parle à la télé, et les autres vont suivre pour tenter de gagner. Voila le noeud du problème!

Pour en revenir un peu à l'empathie, en essayant de nous mettre à sa place, il ne faut pas oublier de prendre en contexte tout ce qui l'entourait, et nos propres réactions également, car tout le monde réagirait différement. Irions-nous en parler à des parente? Des amis? Serions-nous prêts à mentir le restant de nos jours? À prendre le risque de se faire pincer?

Les dangers étaient grands, mais j'ose croire qu'elle a su peser la balance et c'est à elle que revient le dernier mot...

(Et encore pardon pour la longueur, mais j'ai fais des paragraphes cette fois! :P)

Le prof en histoire a dit…

Julien affirme que le cas Jeanson « démontr(e) qu'un athlète est capable de se «doper» sans être détecter (sic) », or comme le rappelait Christiane Ayotte (notre meilleure chercheuse du laboratoire mondial sur le dopage), l'athlète s'est fait prendre quatre fois, dont deux importantes. Ses conférences de presse pour clamer son innocence seront donc perçues par l’histoire comme aussi peu convaincantes qu'un Dave Hilton qui nie encore avoir violé ses filles. Peu auront été dupes dans ces deux histoires : je pense à un Pierre Foglia de La Presse qui a largué sa protégée en cessant de la croire bien avant ses aveux. Aussi, si les drogues de performance sont dissimulées avec succès par certains médecins à l'éthique discutable, force est d’admettre que ce ne sont pas ceux de Jeanson qui y seront parvenus.

Vanessa amène l’hypothèse d’une culture du dopage dans le cyclisme, ce que les chroniqueurs de ce sport et les récentes exclusions du Tour de France tendent à démontrer. Je suis aussi d’accord avec elle sur la responsabilité ultime de l’athlète, peu importe ladite culture et l’entourage malsain de ceux qui l’entraînent et l’absence de sa famille au moment des faits.

Belles réponses!

Anonyme a dit…

Je trouve déplorable que l'on puisse salir un sport que l'on adore et chérit, en se dopant de la sorte.

Au départ lorsqu'on est enfant, le plaisir, l'amour et la passion nous entraînent dans le sport. Mais une fois rendu adulte, certain sont encouragé par le prix au bout de l'épreuve. La motivation devrait être tout autres, le bien-être absolu qu'apporte la sensation d'avoir donné tout ce que l'on avait dans notre plus profond.
Si jamais un jour la compétition professionnelle saurait comprendre cela, Quelle beau monde aurions nous!

Le prof en histoire a dit…

Sachant que les acteurs (le « qui ») dans cette situation sont les athlètes, les entraîneurs, les fédérations sportives, les scientifiques des agences anti-dopage, les médias, l'opinion publique, les gouvernements et les athlètes prometteurs d'âge junior, quelles interventions devraient être faites par un ou plusieurs de ces acteurs pour que la culture du dépassement dont traîte Maxime dans son message reprenne le dessus sur celle de la gloire à tout prix?

Anonyme a dit…

Désolé pour mon pessimisme mais pour que le dopage arrete, il faudrait que ca casse de l'intérieur. Je m'explique.

1-Le gouvernement ne cracherait jamais sur le sport (peur des sondages défavorable, de pertes de certains amis a qui il graisse la patte

2-les fédération sportives ne voudraient pas salir leur sport

3-Les scientifiques et les agences anti dopage sont limités à leurs connaissance et jusqu'à présent ce sont ceux qui ESSAIENT le plus de «stopper» (désolé pour l'anglicisme pasteur John) le dopage

4- Les médias n'ont aucun autre pouvoir que l'imagination des lecteur: ils disent ce qu'on veut entendre

C'est pourquoi il faut que ca cesse de l'intérieur.

Anonyme a dit…

Ensuite, je ne comprend pas que personne n'est penser à l'argent que peux procurer une célébrité sportive. Qui n'a jamais vu les joueurs de hockey sur les canette de pepsi? La publicité c'est très payant!

De plus, comment voulez vous arreter les dopés: c'est commes les médecins qui cherchent de nouveaux remedes: ils ne peuvent pas inventer un vaccin pour une maladie qui n'existe pas encore. C'est pouquoi c'est comme la vie. On peut se battre aussi longtemps qu'on veut mais on sait qu'on ne peux pas gagner.

Le prof en histoire a dit…

J'ai connu les années 80 où le dopage était manifeste dans certaines disciplines comme la natation et l'haltérophilie. Alors aucun contrôle n'existait.

J'ai donc un réflexe d'historien ici: on fera l'analyse du phénomène du dopage sur le temps long, pas en étant rivé sur l'événement et en train de conclure que l'apocalypse approche. Que tout le monde continue de faire son travail du mieux possible, ce qui inclue les agences anti-dopage et les commanditaires pressés de s'associer à la gloire d'une nouvelle étoile. Ces années certes sombres pour le sport d'élite sont peut-être qu'une époque de transition.

Anonyme a dit…

Le commentaire que je vais enregistrer n'a pas un rapport directe avec cette histoire, mais dans un des commentaire jai lu le mot corrompu, et c,a ma fait penser à un article que jai lu sur rds.ca. Cet arcticle parlais de la corruption au tennis et un jour professionel (Andy Murray) à lui même avoué que certains matchs étaient arrangés.

Cependant je trouverais important de préciser que ce n'est ni l'ATP ni la WTA qui arrange les matchs mes les joueurs.

Désolé pour cette sortie légèremment déplacée!

Anonyme a dit…

J'ai également fait partie des téléspectateurs qui ont assisté à ce reportage (du moins, à l'une des 3 parties), et c'est assez choquant de voir à quel point André Aubut a su profiter de la vulérabilité de Geneviève qui avait alors 15 ou 16 ans. Il suffit de se mettre dans ses cuissards pour comprendre qu'à 15 ans, assoiffée de gloire et de performance, c'était inévitable. D'ailleurs, Jeanson racontait clairement que son entraîneur avait présenté l'EPO comme la seule façon de gagner.

Voilà qui mène à la grande question: aurait-elle réellement gagné, sans la prise d'EPO? Cette drogue là a pour effet d'augmenter la quantité de globules rouges (qui, grâce à l'hémoglobine, transportent l'oxygène jusqu'au muscles) et elle améliorerait la performance jusqu'à 30%. Mmm, voilà qui aurait rammené Becette dans la course!

Le prof en histoire a dit…
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Le prof en histoire a dit…
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Le prof en histoire a dit…

Fort à propos (contrairement à ses craintes!) Mathieu amène la discussion sur un autre aspect terne du sport professionnel: les parties de tennis qui, en dehors du top 50 mondial, seraient assez souvent arrangées par l'un ou les deux joueurs impliqués.

Si je le comprends bien la situation, l'enjeu serait monétaire. Quand la frustration de ne plus progresser s'installe, sans doute que plusieurs attirés par l'appât du gain se montrent à l'écoute des tours de passe-passe que leur proposent les protagonistes du crime organisé.

Aux amateurs de sports à CKAC, Michel Villeneuve amenait aussi l'exemple des conflits moraux auxquels serait au prise le joueur à qui il manque quelques dizaines de milliers de dollars pour boucler son budget et amener son entraîneur en tournée avec lui sur le circuit.

Pas simple! Contrairement à la question de Jasmine. À moins qu'on prétende que les autres championnes de cyclisme de la catégorie de Jeanson ne sont pas plus propres qu'elle, il est évident qu'elle n'aurait pas si bien fait, à mon sens.