dimanche 7 octobre 2007

Le Monopoly de la vraie vie

En découvrant la solution à la problématique de revitalisation urbaine: « comment les rues commerciales des grandes villes peuvent-elles triompher de la tyrannie des centres d’achats? » dans mon journal, l’urbaniste en moi a eu un moment d’intense ravissement et de découvertes hier matin. Selon Yves Mailloux, directeur immobilier pour le groupe Shiller, il s’agit qu’un investisseur majeur devienne propriétaire de la plupart des locaux à louer sur cette artère puis qu’il s’applique à bien choisir le type de commerces qui devront s’y installer : « il (suffit) d’avoir un bon (mélange) commercial, de mettre les bons commerces à la bonne place », une philosophie concevant une rue comme un tout (au lieu d’une série de commerces disjoints).

« On commence par tout ce qui est alimentaire, des fruiteries, des boulangeries. Même la restauration (cafés, bars, restaurants), puisque ça entraîne une certaine animation », dit-il. Suivent les commerces répondant à des besoins secondaires comme les banques et les pharmacies. Vers la fin, lorsqu’il y a de l’achalandage s'installeront les boutiques vestimentaires. (Ce n’est donc pas par hasard) que la rue Masson a changé (…) aussi vite, que l’avenue du Mont-Royal a pris des proportions mythiques et que des commerces branchés s’agglutinent soudainement sur Notre-Dame, près du marché Atwater. Il y a une recette. Et certains sont passés maîtres dans l’art de l’appliquer scandait en Une Le Devoir.



Ce qui frappe mon imagination dans cette théorie est qu’un même propriétaire patiemment parvienne à acquérir les baux de la moitié des commerces sur plus d’un kilomètre d’une rue (comme la Masson des Shiller, étonnant!), parce qu'il avait songé au fait que la meilleure stratégie de rentabilité ne serait pas de maximiser les profits en louant au plus offrant un espace, mais en triant les locataires éventuels d'après leur type de commerce pour parvenir à une situation d’équilibre convaincante pour retenir les dollars.

Ceci peut aussi te mener à considérer des carrières très spécialisées auxquelles tu ne t’étais pas encore intéressé:

L’urbaniste est le spécialiste de l’aménagement des villes petites et grandes. Les enjeux de conservation du patrimoine bâti, de revitalisation urbaine et de liens ville-région rendent les urbanistes indispensables en ce nouveau millénaire. Une visite éclair sur le site de l'UQAM m'a confirmé que 90% des de ces étudiants trouvent un emploi en six mois après le diplôme. Cette profession valorise l’individu capable de solutions créatives et le récompense en laissant voir à toute la collectivité le résultat des projets qu’il aura menés à bien. Cela signifie aussi que pèse sur l’urbaniste de grandes responsabilités. Comme l’affirmait de manière provocante mais non sans humour M. Gérard Beaudet, mon professeur d’histoire de la ville pendant le cours d’urbanisme que j’ai suivi à l’Université de Montréal en 2001: « contrairement (à l’urbanisteou l'architecte), le médecin, lui, enterre ses erreurs »!

Dans cette entrée au blogue, le directeur du développement immobilier Yves Mailloux expliquait la recette qu’il applique quand il choisit à quels types de commerces louera-t-il les locaux dont sont propriétaires ses employeurs du Groupe Shiller. Les habiletés de gestionnaire dudit Mailloux en font une des personnalités économiques les plus en vues à Montréal. Si tu ambitionnes de t'illustrer dans la même carrière que lui, j’aimerais que tu puisses faire du bien à la rue St-Hubert près de chez moi. Célébrée comme le haut lieu de la robe de bal kétaine où les bijouteries de pacotille voisinnent un McDonald's et un Valentine, celle-ci n’attend que tes talents!

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh bien, j'ai fini par le lire au complet! Je suis heureuse de savoir qu'il y a encore des gens qui ont les priorités à la bonne place, c'est à dire envers sa clientèle et non dans un compte de banque.

De la façon que les propriétaires agissent,ils diversifient les services offerts tout en répondant aux besoins de la clientèle, ce qui est essenciel pour le bon fonctionnement de tout centre commercial ou autre. Cependant, on dirait que certains centre commerciaux font exprès pour nous envoyer d'un bout à l'autre quand on a besoin de quelque chose!

C'est sûr qu'au début les revenus doivent être plus faible, mais leur "méthode d'implantation progressive" si on veut prouve à nouveau la théorie du lièvre et de la tortue :"Lentement mais sûrement!".

Merci de nous faire part de tes découvertes, c'est vraiment super intéressant :)

Le prof en histoire a dit…

Je jure que lire des articles comme ça change ma vie! Désormais je me vois armé pour anticiper et interpréter ce que mes sens perçoivent et j'adore ça. C'est plaisant que tu sois de retour sur le blogue Vanessa! J'espère qu'il s'en trouvera plusieurs pour répondre à tes quelques messages.

Anonyme a dit…

Des" priorités à la bonne place"? Je n'en suis pas si sûr, c'est simplement une stratégie de marketing, c'est de mettre ton produit en valeur et d'inciter les gens à aller la plutôt qu'ailleur. Si c'est agréable tant mieux, mais ce n'est surment pas le bût de propriétaire. (avis personel)

Anonyme a dit…

Au moins ça prouve qu'ils portent un certain intérêt aux besoins de leur clientèle. Ils ne se contentent pas de vendre les locaux en se foutant de qui achète! Ils ne sont pas totalement aveuglés par l'argent tout de même...

Le prof en histoire a dit…

Je rejoins Vanessa là-dessus. Le groupe Schiller a droit de faire des profits, surtout s'ils sont réalisés grâce à des initiatives de revitalisation urbaine originales et durables.

LP le rassurant a dit…

D'abord, félicitation à vous monsieur le prof-en-histoire pour votre initiative qui permet d'inciter vos étudiants à développer leur esprit critique.

Maintenant, j'aimerais préciser un point. Il semble, monsieur le prof-en-histoire, que vous n'ayez point arpenté la somptueuse rue St-Hubert dernièrement. Cette dernière se revitalise joliement. Les boutiques de mariées sans le sous laissent leurs places à des boutiques de designer québécois, à des commerces équitables, à des boutiques de produits du terroir et de microbrasseries québécoises ainsi qu'à une boutique de produits écologiques pour bébé, et j'en passe.

Encore une fois, bravo pour l'initiative et bonjour à tous tes étudiants et étudiantes qui sont chanceux d'avoir un prof aussi motivé et motivant...croyez-moi...c'est assez rare !

Le prof en histoire a dit…

ouaaa, Louis c'est tellement mon ami!
C'est vrai que j'ai noirci légèrement le portrait d'une St-Hubert qui n'a plus ses extérieurs les plus ternes. J'ai peur que les quelques points de lumière que tu rapportes demeurent pour longtemps plus l'exception que la règle. Tu me connais toutefois: je veux croire!

Arsaniit a dit…

Hihi c'est chouette! Du monde de l'extérieur de l'école pour animer un peu ce blog!!

Je ne pourrais pas dire pour la rue St-Hubert, la petite Lavalloise que je suis n'a pas souvent l'occasion de faire son tour à Montréal, mais je suis trooop d'accord avec Louis-Phillipe! On a de la chance de l'avoir, et il ne se le fait pas assez dire! Merciii! :)

PS: Hihi, imaginez le cours de MTI avec un autre prof!! Ouffff! O_o